lundi 28 mai 2012

Faut-il courir un marathon pour préparer un Ironman?

La plupart des spécialistes vous répondrons que non, que c'est même néfaste. D'ailleurs très peu de champions de cette distance ont couru des marathons. Pourtant, cette année, j'ai choisi de courir le marathon de Genève pour préparer l'Ironman de Frankfurt. Pourquoi? Comment? Etait-ce une erreur?  

Pourquoi ne faudrait-il pas courir un marathon avant un Ironman?
Le marathon est une longue distance, éprouvante pour tous ceux qui la court, même pour les mieux entraînés. Cela entraîne donc une profonde fatigue et nécessite donc une longue période de récupération après. Or, lorsque l'on prépare un Ironman, on ne peut pas se mettre de diminuer son volume d'entraînement trop longtemps. Il est necessaire de s'entraîner beaucoup durant de nombreux mois. De plus, la vitesse à laquelle on court un marathon sec est beaucoup plus élevée que lors du marathon d'un Ironman, il y a donc peut similitude entre les 2 épreuves.  

Alors, pourquoi ai-je décidé de quand même courir un marathon 2 mois avant mon Ironman?
J'ai déjà participé à plusieurs Ironman et bien que ma condition physique soit bonne, j'ai chaque fois complétement craqué sur le marathon et marché près de la moitié de la distance. La raison est en grande partie mentale, mais aussi physique. Mentalement, même avec des techinques de visualisations, de PNL et d'autohypnose, je n'arrivais pas à concevoir de courir un marathon en entier. Comment résister aux douleurs apparaissant souvent déjà à 2 heures de la fin? Comment résister à l'envie de marcher lorsque cette douleurs devient surhumaine? Ma réponse à mon problème était de tester cette distance en vrai, mais dans des conditions un peu plus faciles que lors de l'Ironman.  

Comment éviter la longue phase de récupération qui devrait suivre un marathon?
Il suffit de courir un peu moins vite que ce que je suis capable de courir. Cela diminue grandement le temps de récupération. De plus, cela permet de s'approcher de la vitesse courue lors de l'Ironman et donc devient un entraînement spécifique.  

Mon marathon
Je pense avoir le niveau pour courir un marathon aux alentours de 3h. Toutefois, j'ai choisir de partir à un rythme beaucoup lent de 3h15' jusqu'au km 32, puis de gérer en fonction de la douleurs, c'est à dire soit accélérer si je me sens bien, soit ralentir si je me sens mal. Je me sentais bien, donc j'ai accéléré jusqu'au km 34, puis les douleurs sont apparues et j'ai terminé les 6 derniers km en footing, mais sans marcher. J'ai resisté à mon envie "insurmontable" de marcher. Je me suis presque habitué à la douleur et j'ai progressivement eu l'impression que je pouvais indéfiniment conserver ce rythme, certes lent mais plus rapide que de la marche.  

Conclusion
Dans mon cas particulier, courir un marathon était très bénéfique. J'ai vaincqu mes démons, sans ralentir ma préparation. Maintenant, je me sens capable de courir entièrement le marathon d'un Ironman et grâce à mon excellent niveau à vélo, je pense avoir la capacité de me qualifier pour Hawaii, même si ce sera extrêment difficile.