mercredi 13 avril 2016

Ironman d'Afrique du Sud 2016: ma première compétition sur le continent africain


J'ai participé à des triathlons en Europe (Suisse, France, Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Autriche, Danemark, République Tchèque, Monaco), en Amérique (Brésil, Mexique), en Asie (Turquie), en Océanie (Australie), mais jamais encore en Afrique. C'est une des raisons qui m'a motivé à participer à l'Ironman d'Afrique du Sud. Voici le récit de mon aventure africaine...

La préparation

L'ironman d'Afrique du Sud 2016 s'est déroulé le 10 avril, ce qui correspond au début de l'automne dans ce pays et au début du printemps en Suisse. La principale difficulté dans ma préparation fût de faire suffisamment de kilomètres à vélo, malgré le froid et les nuits très longues. En fait, sans stage d'entraînement au chaud, ce n'était pas possible de faire suffisamment de kilomètres à vélo, j'ai donc compensé en nageant et en courant plus. Mon entraînement pour cet ironman a débuté 16 semaines avant l'épreuve, avec des cycles de 3 semaines dures, une semaine facile. Une semaine dure était généralement composée de 4 séances de natation, 3 séances de vélo et 4 séances de course à pied pour un total de 16 à 24 heures d'entraînement. Environs la moitié moins en nombre d'heures pour les semaines faciles.

Description de la compétition

L'ironman d'Afrique du Sud se déroule à Port Elizabeth, petite ville située entre Le Cap et Durban, au bord de l'océan indien.

La natation se déroule en pleine mer, dans l'océan indien. Il n'y a qu'une seule boucle de 3.8km à effectuer. Le départ se fait sur une plage de sable fin, sous la forme d'un rollback (10 athlètes chaque 10 secondes). En général, il n'y a pas trop de vagues à ce moment de la journée, mais c'est tout de même beaucoup plus agité que la plupart des triathlons auxquels j'ai participé. Ce jour-là, la combinaison était obligatoire à cause des méduses, mais les méduses ne sont pas souvent là. Cela dépend de la direction du vent qui les poussent au large ou les ramène près des plages.

Le parcours vélo est composé de 2 boucles de 90km sans aucune montée difficile. Le dénivelé total des 180km est de 600m (le parcours des autres années était plus vallonné). Toutefois, ce parcours reste très exigent, à cause du revêtement très mauvais qui donne l'impression d'être continuellement sur un Powerplate. Il y a aussi de grandes chances/risques d'avoir beaucoup de vent. Ce ne fût toutefois pas le cas cette année.

Le parcours de la course à pied est composé d'allers-retour au bord de la mer (4x10.5km). Il y a des faux-plat, mais de réelles montées. Il n'y a pas d'ombres. Le public sud-africain est super. Il y a beaucoup de spectateurs sur tout le marathon et ils encouragent chaque athlète.

Le climat à cette période de l'année est changeant: une semaine avant le départ, il pleuvait et faisait froid. 3 jours avant l'ironman il faisait 22°C avec un vent à décorner un buffle. Le jour de l'épreuve, il faisait 32°C sans vent et le lendemain 38°C.

Mon ironman

Mon plan de course était de nager tranquillement, rouler tranquillement, courir tranquillement jusqu'au km32, puis tout donner dans les 10 derniers kilomètres.

Je démarre la natation parmi les premiers partant, afin d'éviter d'être gêné par d'éventuels groupes à vélo. Je prend un bon départ, réussi à bien m'orienter et maintien l'allure prévu jusqu'à mi-parcours. A ce moment, je me fais piquer par une méduse (physalia utriculus). Comme c'est la première fois qu'une méduse me pique, je stresse un peu et me déconcentre. La douleur est intense, mais diminue rapidement. Au bout de 10-15 minutes, je reprend mon allure initiale. Je sors de l'eau en 1h00'41'', le plus mauvais temps de ma carrière (pour 3.8km avec combinaison), mais pas d'inquiétudes, car les pros aussi ont nagé un peu moins vite que sur d'autres ironman.

Au début du vélo, je me sens en pleine forme, je me freine pour ne pas partir trop vite. Je roule de façon régulière jusqu'à ce qu'une guêpe entre dans mes habits. Elle commence à me piquer et je n'arrive pas à la faire sortir. Après 5 piqures je réussi à l'écraser puis à la faire sortir. Je reprend mon allure normale. Au bout de 120km je commence à souffrir du dos et de la nuque, à cause du mauvais revêtement. Je change souvent de positions et effectue quelques mouvements de stretching. Je réussi tout de même à maintenir l'allure prévu. Toutefois, au km160 je commence à ressentir des crampes à l'intérieur des cuisses. Cela m'oblige à fortement ralentir et je termine le vélo dans un décevant 5h16'54''.

Je reste serein, car j'ai confiance en mon niveau course à pied qui s'est nettement améliorer durant l'hiver. Après un premier kilomètre difficile à cause des crampes du vélo, je trouve ma petite allure tranquille que j'ai entraîné durant de nombreux kilomètres en Suisse. Comme il fait extrêmement chaud, je bois beaucoup et me rafraîchi avec des éponges. Je me sens de mieux en mieux et commence à me dire que le grand jour est enfin arrivé pour moi et que je vais enfin obtenir ma qualification pour Kona. Malheureusement, après 12 kilomètres je commence à avoir des douleurs au ventre. Les jambes sont biens, mais l'estomac a arrêté de fonctionner. Il se rempli progressivement et je sens une masse de liquide bouger dans mon ventre. Au km17, je vomi une première fois. A partir de ce moment, je n'arrive plus à boire, ni manger. Je sais qu'avec cette chaleur, il n'est pas possible de courir tout le marathon sans s'hydrater. Mon rêve de Hawaii s'éteint. Je continue jusqu'au km28 en vomissant plusieurs fois, puis abandonne et termine dans la tente médicale.

La récupération s'est heureusement très bien passé. Je n'avais aucune courbature le lendemain et j'ai réussi à me réhydrater correctement en moins de 3 jours.

Après l'effort, le réconfort

Une autre raison pour choisir de participer à l'ironman d'Afrique du Sud est que c'est une super région pour y passer des vacances. On y mange bien. Les gens sont très accueillants. Il y a plein d'activités à faire et de sites à visiter. Notamment des safaris pour observer certains des animaux les plus impressionnants au monde.

Conclusion

L'ironman d'Afrique du Sud est une compétition qui vaut vraiment la peine d'être fait. Toutefois, il y a des points importants à respecter lors de sa préparation:
- être capable de supporter n'importe quelles conditions météorologiques. Pour y arriver, je recommande de faire un stage d'entraînement au chaud quelques semaines avant.
- être capable de supporter de rouler sur un mauvais revêtement. Pour y arriver, je recommande de faire beaucoup de gainage, un peu de musculation des cuisses et de s'entraîner régulièrement sur des routes avec mauvais revêtement.

1 commentaire :

  1. Très sympa ton récit Christophe. Ton jour viendra j'en suis persuadé. Bonne suite à bientôt dans le coin de Colovray.

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