mercredi 26 août 2015

Ironman de Copenhague 2015: le récit de mon aventure danoise

Ma saison 2015 a été énormément perturbée par une blessure chronique au pied gauche (bursite au talon et tendinite de l'aponévrose plantaire): 5 mois sans courir, forfait au semi de Paris, forfait à l'ironman du Texas, abandon à l'ironman de Zurich. Le 23 août 2015, je prenais le départ de l'ironman de Copenhague avec l'espoir de voir la chance tourner en ma faveur. Voici le détail de mes aventures danoises:

Longue et dure

Au programme de cette journée: 3.8km de natation dans la mer baltique, 180km de vélo dans la campagne danoise et 42km dans le centre de Copenhague. La météo était excellente, avec 21°C pour l'eau et entre 16 et 24°C pour l'air, sans nuage, donc aucun risque d'averse. Toutefois, un ironman n'est jamais facile et ma journée s'annonçait donc longue et dure.

Par devant, par derrière, de côté

Les distances à parcourir sont la principale difficulté d'un ironman. Au Danemark, ce n'est pas la seule. Déjà dans l'avion, avant même d’atterrir, on remarque des éoliennes qui tournent partout afin de produire de l’électricité. Le vent est donc l'autre difficulté du jour à surmonter. Il souffle de partout, par devant, par derrière, de côté. Il faut toujours réadapter son rythme et stabiliser sa machine pendant les rafales.

De longs préliminaires pour ne pas exploser trop tôt

L'erreur la plus habituelle que beaucoup font lors d'une épreuve aussi longue, est de partir trop vite. On se sens super bien au début, on pense que c'est LE Jour, Notre Jour, on se laisse emporter par l'adrénaline et on brûle ses cartouches trop tôt. Lorsque les réserves de glycogène sont vides, il ne reste que les yeux pour pleurer et regarder les heures qui défilent, sans voir la ligne d'arrivée s'approcher. Mon plan de course était donc très prudent avec des départs lents dans chacun des 3 sports.

Tout commence par la natation. L'objectif est de perdre le moins de temps possible, sans me mettre dans le rouge. La mer est plus agitée que l'année précédente, je n'ai donc pas l'espoir d'améliorer mon record personnel dans cette discipline. Je fais un départ tranquille puis me concentre sur ma technique (le corps stable et aérodynamique, les bras relachés dehors de l'eau et explosifs sous l'eau) ainsi que sur l'orientation, car 3.8km c'est déjà suffisamment long. Je sors en 54'26'', satisfait de cette performance.

Après une transition T1 bien maitrisée, je commence le vélo. Je m'étais fixé des limites de performances assez modestes afin de pouvoir démarrer le marathon frais. L'objectif physiologique est de stimuler au maximum la lipolyse. Techniquement, j'essaie d'être relaché, de bien maitriser les virages et de varier régulièrement les positions. Je respecte bien les watts prévues, ainsi que les fréquences cardiaques et la fréquence de pédalage. L'alimentation est aussi essentielle. J'avais un plan précis que j'ai bien respecté et je me suis toujours senti au top sur ce point. Je termine le vélo en 4h 56'47'', content de moi.

J'avais l'impression que la compétition n'avait pas encore vraiment commencé. Je me sentais frais et prêt pour courir.

Tout d'abord les cuisses, puis les fesses et finalement partout

La course à pied est mon point faible, mais je m'étais tellement économisé en natation et à vélo que je me sentais léger et avec l'envie d'accomplir ce marathon. Je fais à nouveau une super T2 et commence à courir. Là aussi je démarre prudemment, mais en même temps, je fais des petits calculs dans ma tête: si je cours en moins de 3h20', je suis presque certain de me qualifier pour les championnats du monde à Hawaii. 3h20', dans un premier temps cela me semble irréalisable, mais je me sens tellement bien que je me dis que si je n'essaie pas, je vais le regretter pendant longtemps.

J'accélère donc légèrement pour voir comment mon corps réagit. Toujours d'aussi bonnes sensations. J'accélère donc encore un peu et me fixe ces 3h20' comme objectif. Je passe le semi-marathon en 1h37', parfaitement dans les temps pour réussir à me qualifier. J'y crois de plus en plus. Je deviens euphorique, mais reste concentré sur mon effort et ma technique.

Malheureusement, quelques kilomètres plus loin, les premières douleurs apparaissent. Tout d’abord les cuisses, puis les fesses et finalement partout. J'essaie de me convaincre que je suis capable de supporter cette douleurs, mais je ralenti inexorablement. Je refais mes calculs dans ma tête et réalise qu'Hawaii, ce sera pour une autre année.

Je commence à alterner marche et course. Je perds énormément de temps et de places. Finalement, je franchi la ligne d'arrivée en 10h27'13''.

C'était vraiment hard

La première fois, ça fait mal. Cette fois, c'était la 7e fois que je terminais un ironman et pourtant, c'était toujours aussi hard. Il n'y a pas d'ironman facile. Quand on s'inscrit, il faut être prêt à souffrir. Pourtant, j'espère à chaque fois que ça va se passer aussi bien qu'un triathlon plus court. A l'avenir, il faut que j'arrive à oublier cette idée et apprenne à supporter la douleur.

Quand c'est terminé, on est vidé, mais on pense déjà à recommencer

Une fois franchi la ligne d'arrivée et reçu ma médaille de finisher, j'avais extrêmement mal aux jambes. Chaque pas était une torture et pourtant je commençais déjà à analyser ma course et à me demander quel sera mon prochain ironman. Pour l'instant, je suis intéressé par l'ironman d'Afrique du Sud en avril 2016, mais je n'y suis pas encore inscrit...

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