lundi 30 mars 2020

Maitriser le "flow" pour booster vos performances en triathlon


Suite à la lecture du livre "Les secrets de vos super pouvoirs" qui explique l'utilisation du flow dans les sports extrêmes, j'ai voulu analyser les possibilités d'utiliser le flow en triathlon et les avantages que l'on peut en retirer. Le flow est un état à la fois psychologique et physiologique, permettant le dépassement de soi...

Le livre "Les secrets de vos supers pouvoirs"

Le flow, appelé aussi "La zone" est un état à la fois psychologique et physiologique, permettant le dépassement de soi. Le flow peut être utilisé dans presque toute les situations nécessitant un haut niveau de concentration et de performance. Le processus normal pour réagir en pleine action est le suivant: récolter des informations grâce à nos 5 sens, analyser la situation, prendre une décision, agir. Ce processus ne prend que quelques millisecondes. Pourtant, lorsque notre vie est en danger, ce processus peut être déjà trop lent. Heureusement, il existe un processus encore plus rapide, appelé le flow, qui court-circuite les étapes du milieu et grâce à divers neurotransmetteurs se simplifie en: recevoir des informations, réagir. Dans les sports extrême, maîtriser le flow est essentiel pour survivre et repousser toujours plus les limites de l'être humain. Grâce à un entraînement spécifique et une grande capacité de concentration, les sportifs de l'extrême apprennent à gérer toujours mieux et plus longtemps cet état proche d'un état de transe et sont capables d'effectuer leur gestes de façon instinctives, en réagissant presque instantanément à chaque événement.
Le livre est super captivant et nous plonge dans le monde des sports extrêmes, tels que le surf, le wingsuit, le kayak, le BMX, le ski freestyle, etc. Il nous explique de façon à la fois scientifique et romancée ce qu'est le flow et comment ces héros des temps modernes ont réussi à le maîtriser. Je vous recommande de le lire. Cliquez ici pour le commander.

Le flow et le triathlon

A première vue, maîtriser le flow ne semble pas une priorité pour un triathlète, car nous effectuons plus ou moins toujours les même gestes connus et répétés des millions de fois: nager, pédaler et courir. Toutefois, il y a au moins certaines situations où maîtriser le flow peut nous éviter de gros problèmes: les départs groupés en natation, ainsi que les passages de certaines bouées lorsqu'ils y a de nombreux autres nageurs entassés, puis les sections techniques à vélo. En effet, réagir rapidement et efficacement dans ces situations peut nous éviter de boire la tasse dans l'eau ou de chuter à vélo. On peut aussi partir sur les côtés et ralentir dans les passages technique, mais si votre but est de faire une bonne performance, il est préférable de maîtriser ces situations, grâce au flow.
En fait, après analyse, je pense que l'utilisation du flow ne se limite pas aux parties "sport extrême" de notre sport. J'ai aussi constaté que dans les parties répétitives, on pouvait se retrouver dans un état de concentration absolue, presque hypnotique, où l'on accomplissait les gestes de façon plus fluide, plus efficace. Durant ces moments, nos performance sont nettement améliorées. Ces moments ne sont pas faciles à reproduire, ils arrivent généralement lorsque l'on est très concentré, que l'on fait le focus sur ses sensations et que l'on ne réfléchit pas trop à des données à analyser. Pour atteindre le flow, il est donc préférable de ne pas se bloquer sur la multitudes de gadgets électroniques à disposition des triathlètes. Il faut apprendre ou réapprendre à s'entraîner aux sensations, sans avoir les yeux toujours fixé sur sa montre ou son compteur. En maîtrisant l'entraînement "aux sensations" on apprend à atteindre le flow, à dépasser ses limites et atteindre un niveau supérieur.

Le flow et moi

En lisant ce livre, j'ai réalisé que j'utilisais le flow dans plein de situations, surtout en sport, mais pas seulement. Voici 3 exemples de situations où je me suis retrouvé dans le flow:
En 1992, je participais à mon premier triathlon en catégorie élite, c'était à Versoix près de Genève en Suisse. L'année précédente j'avais terminé 1er junior et 2e au général. Je savais que j'avais progressé durant l'hiver et souhaitais faire une grosse performance. J'ai tout de suite pris la tête en natation et suis parti à fond à vélo avec comme objectif de rattrapé la voiture de chronométrage. Rien d'autre ne comptais pour moi à ce moment, j'étais comme dans une transe et je roulais plus vite que je ne l'avais jamais fait auparavant. Je n'ai évidement jamais réussi à rattraper la voiture qui m'ouvrait la route, mais j'avais creusé un écart conséquent sur mes adversaires et même si j'étais un peu fatigué sur le parcours de course à pied, j'ai réussi à conserver mon avance et à gagner.
Le deuxième exemple se produisit alors que j'étais étudiant en mathématiques à l'université de Genève. Un de mes amis organisa une partie d'échec entre un autre étudiant et moi. Mon adversaire était renommé pour avoir un très bon niveau d'échec parmi les étudiants. La partie avait commencé et il y avait de nombreux spectateurs. J'ai rapidement remarqué que mon adversaire était meilleur que moi, bien que personne n'avait réussi à prendre un avantage matériel. Petit à petit mon niveau de concentration augmentait, je me souvenais d'un conseil de Gary Kasparov disant qu'il fallait complexifier au maximum la position et que chaque pièce devait avoir plusieurs fonctions en même temps. Progressivement tout s'effaçait autour de moi, il ne restait que mon cerveau et l'échiquier. Tout d'un coup mon adversaire commis une faute grave et abandonna. J'étais très heureux d'avoir gagné, mais incapable de réagir, toute mon énergie s'était concentrée dans mon cerveau et j'étais incapable de bouger mon corps. Il m'a fallut un long moment avant de pouvoir me lever et saluer mon adversaire. Je venais de vivre une super expérience de flow.
Le troisième exemple a eu lieu à l'ironman de Lanzarote. Je démarrais une longue descente avec beaucoup de fortes rafales de vent. J'avais très peur et étais constamment accroché à mes freins. A chaque coup de vent, je risquais de me retrouver projeté dans les champs de lave tranchante qui bordaient la route. Tout d'un coup, j'ai eu un déclic dans ma tête, j'ai décidé de ne plus avoir peur, de lâcher les freins. Je venais d'entrer dans le flow. Tout était devenu facile, fluide. Le vent ne me gênait plus, au contraire il m'aidait à aller plus vite. J'ai dépassé de nombreux triathlètes durant cette descente, sans véritablement avoir l'impression d'être plus en danger que lorsque j'essayais de tout contrôler, au contraire.

Conclusion

Les sportifs de l'extrême sont les meilleurs pour maîtriser le flow, car il en va de leur survie. Toutefois, nous avons presque tous à y gagner d'apprendre à maîtriser cet état mental. En plus, c'est super agréable de se retrouver dans le flow. Donc allez-y découvrez une nouvelle dimension et surpasser vos limites grâce au flow.

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